Nua·ge : le cloud public dans son plus simple appareil
🔗 publié par Olivier Poncet le 13/11/2021 à 22:30
Je vais vous parler d’un petit nouveau dans l’offre IaaS française. « Quoi ?! Encore un énième fournisseur de solutions cloud dans un écosystème déjà ultra chargé ?!?! » me direz-vous ? Alors je vais vous faire une réponse de normand : oui et non. Dans cet article je vais vous parler de cette offre, encore assez jeune, comment elle se positionne dans le paysage ainsi que ses points forts et ses points faibles.
Juste une mise au point
Avant toute chose, je vais mettre tout de suite les choses au clair : ce n’est pas un article sponsorisé. Je ne suis pas un influenceur, loin s’en faut. Je ne suis pas payé pour parler de cette offre, je n’ai pas de parts dans l’entreprise et je suis totalement libre et indépendant dans mes propos vis à vis de ce nouvel acteur.
Ce dont je vais vous parler dans ce billet sont mes avis personnels suite à l’expérimentation du service pour laquelle j’ai été contacté pour la tester. Dans la suite du billet je vais vous expliquer comment j’en suis arrivé à tester cette solution et ce qui ressort de mes différents essais et de façon totalement bienveillante et transparente.
Vous avez un message
Mercredi 13 octobre 2021. Un jour comme tous les autres. Je suis dans le métro pour aller voir un de mes clients. Pour passer le temps et me détendre un peu, je suis en pleine glandouille sur Twitter, probablement en train de lire un thread tech ou bien un troll bien velu. Je reçois une notification de message privé. Une personne tente de me contacter. L’expéditrice de ce message me suit mais moi manifestement non, laissant ainsi le message en attente.
De prime abord je me dis « encore un faux compte d’une fille qui veut juste me faire coucou ». J’ouvre tout de même le message et le lis :
Bonjour Olivier,
Je ne vais pas tarder à préparer mes envois de box :) si vous êtes intéressé par Nua.ge n’hésitez pas à m’envoyer votre adresse pro postale !
Belle fin de journée
Mais de quoi parle-t-elle ? Elle a dû se tromper de destinataire !
Je remonte le fil de discussion et je me rends compte que j’avais reçu un premier message le 20 septembre, message pour lequel j’étais totalement passé à côté. Ça ne me ressemble pas, je laisse rarement passer les messages et ne laisse pas les gens sans réponses, en tout cas lorsque ce n’est pas un faux compte.
Quoi qu’il en soit, la lecture de ce message m’éclaire un peu sur le sujet dont il est question :
Bonjour Olivier,
Je suis Iris, Responsable communication chez Oxeva, société spécialisée dans l’hébergement infogéré. Nous lançons très bientôt Nua.ge, une offre de cloud public : un service IaaS sans fioriture, simple d’utilisation et transparent en termes de consommation et de coûts.
Pour accompagner ce lancement, j’ai demandé à notre équipe de m’indiquer des personnalités du web et du numérique qu’ils apprécient (d’où ce message) pour leur faire découvrir notre service en avant-première.
Accepteriez-vous de me communiquer une adresse postale professionnelle pour vous faire parvenir un petit cadeau ?
Si vous voulez vérifier que j’existe réellement vous pouvez me joindre au 01 xx xx xx xx.
Libre à vous ensuite de parler ou non du service, il n’y a aucune obligation ou engagement. Nous souhaitons simplement savoir ce que vous en pensez.
Merci d’avoir pris le temps de me lire. À bientôt !
Iris
A ce moment là je me dis, non sans humour : « ça y est, je suis devenu un influenceur ! A moi la gloire ! A moi la richesse ! A moi Dubaï ! » … Je me retrouve ainsi en train de rigoler tout seul comme un couillon dans le métro. Tu parles d’un influenceur avec mes 3500 fidèles piou-pious sur Twitter. Eventuellement un nano-influenceur … Ou plutôt un pico-incluenceur ! LOL !
Mais redevenons sérieux cinq minutes. Ne serait-ce pas là une belle opportunité de tester une nouvelle solution ? Et en plus, cerise on the cake, on me sollicite directement pour ça, profitons-en ! Et puis je pars toujours du principe que nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise !
Allez, comme je suis un fou, je réponds :
Bonjour Iris, merci pour le message.
Le sujet m’intéresse évidemment et comme je suis un grand curieux de nature, avez vous une sorte de plaquette avec les fonctionnalités à venir, date de sortie, ce que l’on pourra faire, pas faire, … La tarification envisagée, etc
Et désolé pour le retour tardif, je n’avais pas vu la demande de MP
Iris me répond du tac au tac :
Bonjour Olivier,
Merci pour votre retour et votre intérêt !
Je n’ai pas fait de plaquettes, nous communiquerons officiellement le 27 octobre.
Nous sommes en train de peaufiner quelques détails, mais dès le début/milieu de la semaine prochaine, vous pourrez accéder à notre site, où vous trouverez toutes ces infos !
Puis-je vous redemander une adresse postale pour vous faire parvenir , entre autres, un coupon pour vous permettre de tester Nua.ge à votre guise ?
Je shoote mon adresse en ajoutant néanmoins une petite note signifiant que ce qui m’intéresse surtout est de pouvoir tester, les goodies en tant que tel ne sont pas un objectif :
Voici mon adresse :
…………….
Concernant “la box” ne vous cassez pas trop la tête, ce qui m’intéresse est surtout de pouvoir découvrir le service et me faire une idée dessus, et en toute objectivité
Il sera d’ailleurs intéressant de pouvoir échanger avec votre équipe tech pour donner du feedback.
Puis Iris me répond :
C’est noté Olivier.
Un grand merci à vous, nous ne manquerons pas de revenir vers vous pour avoir votre ressenti et vos retours.
à très bientôt !
Voilà, l’affaire était faite, je n’avais plus qu’à attendre que le service ouvre et que je reçoive ma box avec des coupons permettant de tester.
Plusieurs jours passent. Le 4 novembre, je constate que la plateforme est online. Je viens aux nouvelles et Iris me répond qu’ils sont actuellement en train de tester la solution depuis deux semaines avec des « betatesteurs & friends ». Les box, quant à elles, ont un peu de retard mais que c’est imminent, le lancement presse ayant lieu le lundi 8 novembre.
Allez, patientons encore un peu. De toutes façons ce n’est pas comme si je n’avais pas de quoi m’occuper !
La course aux jouets
Mercredi 10 novembre. Le père-noël est passé. J’ai enfin reçu mon colis \o/ C’est Noël en novembre … Est-ce à dire que nous aurons de la neige en décembre ?
Curieux, je ouvre le colis et j’en extrais la box Nua·ge.
Première impression : c’est plutôt chouette. Je ne m’attendais spécialement pas à grand chose, mais je suis plutôt agréablement surpris ; ils ont des ambitions et ils y ont mis les moyens.
Après ouverture de la box proprement dite, point de billet d’avions pour Dubaï, mais quelques goodies et surtout des coupons à gratter permettant d’obtenir des codes pour tester la plateforme.
Parmi les goodies, on trouve des autocollants, un carnet de notes, deux sucettes bleues avec forme du logo de la marque et un anachronique pins so 80’s.
Au mileu des goodies se trouve aussi une petite carte personnalisée et manuscripte et je trouve cela plutôt sympa. Petite pensée pour la pauvre Iris qui a dû écrire des dizaines et des dizaines de cartes, car vous pourrez constater assez facilement sur les réseaux sociaux que nous sommes assez nombreux à avoir été sollicités.
Concernant les coupons de crédits gratuits, c’est plutôt généreux :
- dix coupons de 200€, pas mal !
- un coupons de 10.000€ … wow !
Bref, il y a de quoi faire et je sens qu’on va pouvoir s’amuser un peu.
Pour le moment je vais mettre ça de côté et attendre le lendemain pour tester car nous seront le 11 novembre, et un jour férié pour tester ne sera probablement pas de trop. Je sens que beaucoup d’entre nous vont faire de même, j’espère pour Nua·ge que leur plateforme est prête à absorber un vrai pic de charge.
Et le Youki alors, il est à qui ?
Avant de rentrer dans le test de la plateforme à proprement dit, parlons un peu de Nua·ge et de l’entreprise derrière cette nouvelle offre.
Nua·ge est une offre d’IaaS créée par la société Oxeva, fondée en 2005 à Lyon par Olivier Doucet, Vincent Harmin et Gabriel Barazer. Oxeva se spécialise dans l’hébergement infogéré, le big data, le CDN et maintenant l’offre d’IaaS Nua·ge.
Oxeva est une filiale du groupe La Poste, actionnaire de l’entreprise à hauteur de 70% du capital, les 30% restants étant détenus à parts égales par les trois fondateurs (source : Usine Nouvelle). Est-ce un gage de durabilité ou non, l’avenir nous le dira. En tout cas c’est un acteur franco-français qui annonce son parti pris de vouloir tout héberger en France sur ses propres infrastructures dans ses trois datacenters loués chez Equinix à Saint-Denis et Pantin. Et pour information, Nua·ge a été conçu sur une base d’OpenStack, solution d’IaaS répandue et bien connue du monde du logiciel libre.
Concernant l’offre Nua·ge en elle-même, elle ne vise pas les grandes entreprises et ne se positionne pas comme un nouvel AWS / Azure / OVH / Scaleway / CleverCloud / whatever. Elle vise plutôt les start-ups, les développeurs, les agences Web, etc … Cela ne me semble pas du tout déconnant, car venir combattre en frontal sur ce terrain déjà très mature serait suicidaire (à mon humble avis).
Pendant mes expérimentations, j’ai échangé à batons rompus avec l’équipe, surtout avec Julien, Brand Designer & Content Manager, notamment concernant le positionnement de l’offre :
on est partis d’un constat : À force de vouloir créer des services toujours plus sophistiqués, le marché du cloud public s’est complexifié. Ce qui a engendré deux conséquences :
1/ Une complexification de l’utilisation : Certains services submergent les utilisateurs d’options et de fonctionnalités. Il est de plus en plus difficile de faire le tri entre ce qui est nécessaire, accessoire ou inutile. certains dev connaissent ce qu’on appelle une sorte “d’AWS-fatigue”. Le sentiment d’être épuisé rien qu’en regardant l’interface et d’être submergés d’options dans tous les sens.
2/ Un manque de lisibilité et de prévisibilité sur les coûts : Entre des grilles tarifaires complexes, un manque de transparence sur la consommation réelle et le risque de souscrire par mégarde à certaines options, les mauvaises surprises en fin de mois sont devenues monnaie courante.
On a donc essayé de créer un cloud avec pour maîtres mots : la simplicité d’usage, la transparence financière et la prévisibilité des coûts/consommations.
On essaie de pousser cette philosophie à tous les étages. Rien de plus.
Et accessoirement créer un produit cool et convivial à l’usage comme les communications parce que le marché du cloud en France est un peu plan-plan.
Voilà ! Vous en savez déjà pas mal sur l’offre et l’entreprise derrière. Si vous souhaitez aller un peu plus loin, voici quelques articles de presse que j’ai trouvé sur le sujet :
-
L’Usine Nouvelle
-
Solutions Numériques
-
ArchiMag
-
INpact Hardware
-
Siècle Digital
-
A freelancer’s World
Un nuage entre les dents
Jeudi 11 novembre. Aujourd’hui c’est férié. Nous fêtons l’armistice de la première guerre mondiale et je ne travaille donc pas. Mais qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ? Journée glandouille ? Journée geekeries ? Bon sang mais c’est vrai, j’ai bien un truc à tester, le fameux Nua·ge.
Mes tartines englouties, mon double café avalé, je me saisis de mon laptop et le démarre. Je me loggue et lance mon Firefox des familles.
J’attrape ensuite le premier coupon de crédits gratuits qui me tombe sous la main, qui soit dit en passant sont valables jusqu’au 31 décembre 2023. Comme un jeu à gratter de la Française des Jeux, je prends une pièce de monnaie, je frotte la petite fenêtre argentée et voilà que je découvre le précieux sésame : un code à six chiffres et lettres.
Alors ne me demandez pas pourquoi j’ai gratté et utilisé un ticket à 200€ au lieu de celui à 10.000€. Boulet un jour, boulet toujours !
Bref, muni de mon code, je me rends sur nua.ge/vip.
Je rentre mon adresse de messagerie, mon précieux code fraîchement découvert et je clique sur « Créer un compte ».
La suite est assez classique et se déroule rapidement, de mémoire en cinq étapes. On nous demande notre nom/prénom ou nom de l’entreprise, notre adresse postale, de choisir un pseudo, de valider les CGU, etc … Puis on nous demande un numéro de carte bancaire valide.
Bah pourquoi un numéro de carte bancaire ? On nous a dit que ce sont des crédits gratuits ? On nous aurait menti ? En fait non, on ne nous a pas menti. Cette étape est requise simplement pour éviter les abus de création de comptes et se protéger contre les mineurs de cryptos qui voudraient profiter de l’opportunité d’avoir des crédits gratuits en polluant le service. Tous les hébergeurs ou fournisseurs de services cloud font cela maintenant. D’ailleurs, rappelez-vous que des mineurs ont profité des crédits gratuits de la CI/CD de GitHub qui a dû se résoudre à signer la fin de la récré en avril 2021. Mais bon, je digresse un peu.
En résumé, le processus d’inscription est assez rapide, plutôt clair et efficace et sans surprises. Nous allons enfin pouvoir rentrer dans le vif du sujet …
Enter the Matrix
Mon compte créé et validé, je me rends sur la page de connexion, je rentre mon adresse email, mon mot de passe et c’est parti !
Une fois connecté, on arrive sur une interface assez épurée, voire dépouillée, regroupant nos différents projets. En effet, Nua·ge propose une notion de projets, c’est à dire un regroupement de plusieurs machines virtuelles, avec néanmoins des quotas en termes de processeur/mémoire/stockage/IP. C’est tout bête, mais c’est assez pratique pour organiser ses machines virtuelles.
En haut à droite, nous avons un bouton « centre d’aide » qui mène à la documentation et au chat en ligne, un bouton pour basculer en thème sombre. D’ailleurs lors de la première connexion, le thème se positionne automatiquement sur la valeur du desktop. Ce n’est pas grand chose mais ça on adore ! Puis nous avons le menu principal qui mène à toutes les sections du service.
Projets
Dans cette section vous retrouvez la gestion de vos projets. Vous pouvez consulter le ressources par projet, créer un nouveau projet, par contre impossible (pour le moment ?) de supprimer un projet.
Utilisateurs
Dans cette section vous retrouvez la gestion de vos utilisateurs, le votre et ceux que vous pouvez inviter pour pouvoir gérer vos machines virtuelles.
Espace de travail
Dans cette section vous retrouvez votre espace de travail, globalement vos informations d’utilisateur, etc … Je pense que c’est ici que l’on aura accès à notre clé d’API lorsqu’elle sera disponible.
Suivi de la consommation
Dans cette section vous retrouvez ce qui est relatif à la consommation de vos machines virtuelles, par projet, avec consommation actuelle, consommation projetée à la fin du mois. Vous avez aussi accès à des graphiques très bien faits et la possibilité d’exporter les données au format csv ou png. C’est franchement bien fait et bien pensé.
Facturation
Dans cette section vous retrouvez ce qui est relatif à la facturation, votre moyen de paiement, votre encours, votre solde de compte, etc.
Securité
Dans cette section vous pouvez changer votre mot de passe.
Clés SSH
Dans cette section vous pouvez gérer vos clés SSH qui seront déployées sur vos machines virtuelles.
Lien d’affiliation
Dans cette section vous retrouvez un lien d’affiliation à partager avec vos collègues, ami·e·s, etc … qui leur permettra d’obtenir 100€ de crédits gratuits et vous rapportera à vous aussi 100€ de crédits gratuits supplémentaires.
Du coup, j’en profite pour vous poser le mien si cela vous intéresse de tester la plateforme :
En bref
L’interface utilisateur est claire, épurée, plutôt consistante et assez agréable. On sent qu’un gros effort a été fait de ce côté là. Je trouve tout cela agréable à utiliser, et quand bien même il y aurait des petites choses à améliorer on se sent rapidement chez soi.
Dans la liste des améliorations possibles, j’aurais bien aimé avoir la consommation en cours directement sur le dashboard principal, ce qui permettrait d’avoir l’information du premier coup d’oeil et nous éviterait d’aller regarder dans la section adhoc.
God is a DJ
Après ce rapide tour du propriétaire, nous voici prêt à jouer à dieu, c’est à dire à pouvoir créer et détruire nos machines virtuelles. Et là, vous allez voir, c’est encore la simplicité qui prime.
Nous allons commencer à créer une machine virtuelle. Pour cela il faut se rendre sur le dashboard et de sélectionner le projet qui nous intéresse. Celui-ci s’affiche d’ailleurs dans une combobox en haut à gauche, mais à mon sens ce n’est pas assez visible du premier coup d’oeil. Je préférerais que le nom du projet soit visible et selectionnable sur la page et non dans l’entête de la page.
Bref, il y a un bouton « Créer une instance », cliquons dessus :
Une interface claire et assez complète nous est proposée, avec toutes les options nécessaires à la création de notre machine virtuelle :
- Nom de l’instance
- Système d’exploitation
- Nombre de coeurs
- Mémoire vive
- Stockage
- IP publique
- Clé SSH
Sur la partie en haut à gauche s’affiche un résumé avec le coût de l’instance choisie à l’heure ou au mois au choix. Sur la partie en bas à gauche s’affiche le quota du projet en fonction de l’instance choisie.
Les informations affichées sont claires, concises et très claires, toujours dans l’optique d’éviter les mauvaises surprises comme avec certains fournisseurs de solutions info-nuagiques. C’est à mon avis la grande force de la solution, la clarté ; on sait précisemment ce que l’on va payer.
Un petit détail qui a son importance : une fois les caractéristiques choisies et la machine virtuelle créée, il ne sera plus possible de les modifier par la suite (sauf l’IP publique), sachez-le.
Nom de l’instance
Première étape, donner un nom à l’instance. Là c’est vous qui voyez. Le nom proposé par défaut est instance-YYYY-MM-DD-hh-mm-ss
. Sachez seulement que le nom de l’instance ne peut pas être changé par la suite. C’est d’ailleurs un peu dommage car cela serait utile. De même on ne peut pas déplacer une instance vers un autre projet. Ce ne sont pas de grosses limitations, mais mieux vaut le savoir avant.
Système d’exploitation
Seconde étape, séléctionner le système et la version du système. Pour le moment nous avons au choix CentOS, Debian et Ubuntu Server dans différentes versions. On peut se poser la question quant à proposer CentOS puisqu’elle n’est plus supportée par RedHat et une de ses mutliples alternatives aurait été bienvenue (Oracle Linux, Rocky Linux, etc.). Le choix des systèmes d’exploitation est probablement volontairement réduit, mais proposer de l’Alpine Linux, de l’Arch Linux ou bien même des appliances TurnKey Linux aurait vraiment été une excellente idée au vu d’une partie de la cible (développeurs et agences web par exemple).
Nombre de coeurs
Troisième étape, séléctionner le nombre de coeurs :
- 1 coeur
- 2 coeurs
- 4 coeurs
- 8 coeurs
- 16 coeurs
- 32 coeurs
Mémoire vive
Quatrième étape, séléctionner la quantité de mémoire vive :
- 1 Gio
- 2 Gio
- 4 Gio
- 8 Gio
- 16 Gio
- 32 Gio
- 64 Gio
- 120 Gio
- 240 Gio
Stockage
Cinquième étape, séléctionner la quantité de stockage :
- 100 Gio.
Ici, nous n’avons pas le choix. C’est 100 Gio d’office et non négociable. C’est généreux, voire un peu trop pour la majorité des usages. Dans le fond j’ai un peu de mal à comprendre ce choix, ou plutôt ce non choix. Il m’aurait semblé plus logique de pouvoir proposer du stockage de façon progressive à l’instar de la mémoire vive. Mais bon, ne pinaillons pas, cela permet d’être à l’aise, et même très à l’aise.
IP publique
Sixième étape, séléctionner l’IP publique :
- Aucune IP publique
- Une IP publique
- Une IP publique avec le port SSH ouvert
La troisème option est importante car la machine virtuelle se trouve derrière un firewall et par défaut aucun trafic entrant n’est autorisé. On pourra par la suite modifier ces règles.
Clé SSH
Septième étape, séléctionner la clé publique SSH que nous souhaitons déployer sur la machine virtuelle. C’est important car aucun mot de passe ne vous sera envoyé par mail et il n’y aura aucune possibilité de déployer d’autres clés SSH après sa création.
Créer l’instance
Dernière étape, une fois toutes les caractéristiques choisies, il ne nous reste plus qu’à cliquer sur le bouton « Créer l’instance ».
Une fois le bouton cliqué, il ne faut que quelques secondes pour que l’instance soit créée, lancée et disponible. C’est vraiment très rapide, idem pour la destruction d’une instance.
Jouer avec l’instance
L’instance créée, elle est disponible sur le dashboard du projet, avec en résumé toutes les informations nécessaires.
Nous pouvons à loisir la démarrer, l’arrêter, la redémarrer, dissocier l’IP publique, lui réassocier une IP publique. Par contre, pas de KVM ni de possibilité de faire des snapshots ni des backups et ça c’est assez ennuyeux.
De même vous pouvez changer les groupes de sécurité en activant/désactivant le HTTP/HTTPS, le SSH ou l’ensemble du trafic. Dommage qu’il n’y ait pas (encore) un groupe concernant l’ICMP qui me semble être un minimum incontournable.
De même, l’instance dispose d’une adresse IP publique fixe en IPv4. Mais où diable est l’IPv6 ? Eh bien il n’y en a pas. En tout cas pas pour le moment, et c’est bien dommage. Par contre, chaque machine virtuelle dispose de base d’une IP privée permettant ainsi d’avoir un ensemble de machines non routables sur Internet mais y ayant tout de même accès permettant ainsi de se faire un cluster de machines accessibles par une machines qui jouera le rôle de bastion SSH. Je trouve cela plutôt pratique et utile.
Les instances sont donc accessibles par SSH. Donc à partir de là vous pouvez faire ce que bon vous semble de votre machine virtuelle, que ce soit y installer un serveur web, des conteneurs Dockers, des appliances, etc … Pour copier l’adresse IP de votre instance dans le presse-papier, il suffit de cliquer dessus et c’est tout, très pratique.
A l’usage, les instances sont rapides, le réseau de très bonne qualité et les I/O ne souffrent pas de lenteurs. A voir si cela perdure dans le temps à mesure que le service deviendra de plus en plus utilisé. En tout cas pour le moment les performances sont correctes et plutôt au rendez-vous.
Conclusion
Pour conclure cette découverte de Nua·ge, voici ce que j’en retiens.
Oxeva a mis les moyens au niveau communication et marketing et de nombreux acteurs bien installés devraient s’en inspirer (coucou OVH, Scaleway et cie). Nua·ge est une offre plutôt destinée aux PME/PMI, aux agences web et aux développeurs. Le service est bon marché, simple à utliser et surtout très clair, y compris concernant la tarification qui est limpide. A ce propos, il faut d’ailleurs avoir en tête que les instances sont facturées même éteintes (car les ressources sont réservées même si pas utilisées) et dans ce cas la facturation se fait au tarif de 1ct de l’heure. Ceci n’apparaît pas dans le PDF de tarification mais j’ai remonté le problème et cela devrait être mis à jour. De même, il manque aussi sur le site web la proposition de valeur du service, c’est à dire pourquoi un énième provider de IaaS, qu’est ce qu’il apporte de plus et à qui cette offre se destine ou pour quels usages. En gros pourquoi une entreprise ou un particulier devrait la choisir plutôt qu’OVH, Scaleway, Digital Ocean, etc …
Lors de mes tests, j’ai apprécié l’onboarding simple et rapide, la simplicité et la clarté de l’interface même s’il reste encore quelques petites choses à ajuster à mon avis. Le système a souffert des nombreux tests simultanés dûs au lancement de l’offre. Cela a mis en valeur plusieurs bugs, dont un qui ralentissait les opérations d’administration. En milieu d’après-midi, vers 16h, il était impossible d’avoir une machine virtuelle rapidement, ni de les arrêter, supprimer, etc. Après différents échanges avec l’équipe, il s’avère qu’il y avait un petit problème de boucle infinie dans le code sous certaines conditions. Ce bug a été corrigé en fin de journée et tout est revenu dans l’ordre. De même, un bug concernant le déploiement des clés SSH dans certaines conditions empêchait d’accéder aux instances nouvellement créées, mais cela a été résolu assez rapidement.
J’ai beaucoup échangé avec l’équipe, en remontant les problèmes rencontrés, mes premiers retours, et ils ont été très à l’écoute et très preneurs de feedbacks. C’est suffisamment important pour être noté.
Pour être honnête, j’ai été agréablement surpris par ce nouvel acteur, même si pour le moment cela reste pour moi un joli MVP auquel il manque quelques fonctionnaités incontournables pour être réellement « production ready » :
- Avoir accès à l’API (prévu très bientôt)
- Avoir un groupe de sécurité ICMP séparé
- Possiblité d’avoir une IPv6 publique, à minima en /128 (bien que cela ne soit plus recommandé)
- Pouvoir créer/restaurer des snapshots, même en nombre limité
- Pouvoir créer/restaurer des sauvegardes, même en nombre limité
- Avoir éventuellement accès à un KVM type NoVNC à l’instar de Proxmox VE
Concernant les petits plus qu’il serait bon d’avoir :
- Avoir plus de templates de systèmes par exemple des applicances TurnKey Linux
- Avoir les encours de facturation directement sur le dashboard
- Pouvoir renommer les instances
- Pouvoir supprimer des projets lorsqu’ils sont vides
- Pouvoir avoir le choix quant à la quantité de stockage
- Avoir accès à un journal des actions pour avoir des traces d’audit
- Avoir la possibilité de notifications par email sur certaines opérations d’administration
- Avoir la possibilité de notification en cas de dépassement d’un budget
- Avoir la possibilité de supprimer sa carte bancaire à terme si pas d’encours de facturation
- Avoir la possibilité de supprimer son compte sans avoir à contacter le support (dark-pattern)
En termes d’usages, ce service est vraiment parfait pour tester des choses avec des instances jetables, mettre en place des GitLab runners par exemple, faire de la compilation distribuée, héberger des services, etc. C’est un outil parfait pour les développeurs, mais surtout lorsque l’API publique sera disponible car il sera alors possible de la coupler à une CI/CD pour créer et déployer des instance à la volée lors des opérations d’intégration.
Bref, un nouveau challenger à suivre de près s’il tient ses promesses de mise à disposition des fonctionnalités incontournables manquantes. Il serait dommage de faire un beau lancement comme celui-ci et ne pas tenir ses promesses, cela leur ferait perdre irrémédiablement les nouveaux utilisateurs si rapidement acquis.
Et pour rappel, si cela vous intéresse de tester la plateforme, voici mon lien d’affiliation qui vous permettra d’obtenir 100€ de crédits gratuits, soit largement de quoi se faire une opinion sur le service.
What else ?
Pour ma part, je vais suivre ce challenger de près et tester plus en profondeur le service. J’y reviendrai probablement dans un prochain article.